Cliquez ici pour accéder à la base de données
L'état français, signataire de la convention d'Aarhus (voir la rubrique "Mycologie nationale") participe actuellement à un effort considérable pour la mise en place de bases de données naturalistes dans tous les registres de la biodiversité.
La communauté des mycologues français a alimenté, depuis 1990, un programme d'inventaire et de cartographie des champignons présents sur le territoire national (Outre-mer compris, depuis quelques années), proposé par R. Courtecuisse (voir Bull. Soc. Mycol. Fr. 107(4), p. 161-203). Des dizaines de milliers de données ont été transmises, sous des formats très hétérogènes et une grande partie d'entre elles ont été rassemblées dans des fiches synthétiques, actuellement (partiellement) en ligne sur ce même site (voir la page "Les fiches de l'inventaire mycologique national") - 16.000 fiches disponibles, qui seront progressivement affichées.
Il se trouve donc que cette dynamique est en parfaite conformité avec le besoin institutionnel actuel et permet d'aboutir, en théorie, à la constitution d'une grande base mycologique nationale. Il restait un lien à mettre en oeuvre pour atteindre ce but, à savoir un outil de saisie et de consultation des données archivées. Bien sur, beaucoup de bases de données existent, dans les sociétés mycologiques, chez certains collègues, voire sur des sites Internet mis à disposition des mycologues. Cependant, pour différentes raisons qu'il serait trop long de développer ici, il a semblé, au vu de l'existant et des orientations prises par les pouvoirs publics nationaux, qu'il était préférable d'amorcer un travail de formattage spécifique des données, en parfaite conformité avec les objectifs visés. Les autorités compétentes préparent, pour 2014 (échéance prévisionnelle) un outil de saisie naturaliste unique, qui sera distribué gratuitement aux structures en faisant le demande, et dont l'objectif sera d'alimenter les bases de données naturalistes officielles (en termes de format et d'exploitation). La SMF a été sollicitée pour "préparer le terrain", dans cet objectif, au titre de la mycologie nationale.
C'est ainsi que nous proposons sur cette page un outil de saisie et de consultation des données mycologiques nationales. Les paramètres liés aux orientations officielles concernent essentiellement les champs de la base, mais surtout la logique de consultation et de mise à disposition des données (cet aspect sera progressivement amélioré, dans l'outil que nous proposons ici). S'il est logique de pouvoir consulter les données, quand on alimente une base, cela ne peut se faire dans n'importe quelle condition. Des chartes d'utilisation de données, des normes précises et un éventail assez complexe de "droits" de consultation ont été mis au point, à différents niveaux (SINP et RAIN régionaux - voir la rubrique "Mycologie nationale"). Si certains pourront y voir un fâcheux travers, relevant de la rétention d'information, il est surtout évident que ces "garde-fous" en terme de consultation et d'exploitation des données répond plutôt aux inquiétudes de beaucoup de naturalistes devant l'usage abusif ou non autorisé qui pourrait être fait de "leurs" données (ces inquiétudes sont aussi la source de toutes les réticences à livrer des données, de la part de certains naturalistes pourtant très expérimentés, détenant des trésors de connaissance et d'information). Actuellement, tout est prévu pour que nul ne puisse utiliser une donnée de manière illégitime, par exemple avec le but d'en tirer un profit financier alors qu'il n'en est pas l'auteur (entre autres exemples possibles d'usages abusifs).
Cette future base mycologique nationale, dont l'outil ici proposé est donc une porte d'entrée préliminaire et expérimentale, fonctionne ainsi au travers d'un système de droits. Il faut être enregistré pour contribuer ; il faut disposer de certains "droits" pour être validateur des données, et qui plus est administrateur ; il faut disposer de droits pour consulter les données contenues, à différents niveaux. Cela pourra apparaître comme une contrainte liberticide (et donc susciter de la méfiance, voire un rejet) ; il faut cependant comprendre que tout le système d'information des données naturalistes en France s'oriente vers ce type de fonctionnement et qu'il est de notre devoir de calquer la structuration de l'information mycologique sur ce modèle (sous peine de produire des bases d'informations qui ne répondront pas aux normes et seront donc inutilisables dans le cadre institutionnel vers lequel il faut évidemment tendre).
A l'échelon du citoyen, et en conformité avec le cadre de la convention d'Aarhus, il sera possible d'accéder à toutes les données (quelque soit l'espèce concernée) à l'échelle de la commune. Différentes restrictions ou particularités interviennent, d'une part pour les espèces bénéficiant de statuts de protection (il n'y en pas encore, pour la fonge), d'autre part pour certaines catégories d'usagers (pouvoirs publics, bureaux d'étude, fournisseurs de données) dont les droits seront réduits ou au contraires étendus (le plus souvent après accord des autorités compétentes).
L'exercice informatique qui consiste à mettre en oeuvre un tel outil impose la prise en compte de nombreuses particularités ; ce n'est pas un jeu d'enfant. Nous avons pu bénéficier des compétences de professionnels (qui ont bien voulu consacrer bénévolement une partie de leur temps à cette entreprise) et du travail de plusieurs stagiaires informaticiens (universités lilloises). Sans être issu d'un cabinet de professionnels aguerris à la création de sites visuellement au top de la mode (en terme de style, de charte graphique, etc.), ce moteur est simple et se veut efficace, dans le cadre imposé. Il est actuellement perfectible et toujours en cours d'amélioration permanente. Il permettra néanmoins, dès maintenant, d'alimenter notre base de données mycologiques nationale, avec la participation aussi active de tous ceux qui souhaiteront inscrire leur travail et leurs contributions dans cette démarche nationale incontournable.